Le concert Felix Thomas lumen mundi à Strasbourg et Colmar
Pour ces concerts, Vox Silentii chante avec fr. Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond, op, des pièces de l’office des deux fêtes de saint Thomas d’Aquin (1224/5-1274) d’après des manuscrits des 14ème et 15ème siècles: il s’agit de la fête de saint Thomas d’Aquin (le 7 mars) et de la fête de la Translation de ses reliques (le 28 janvier). Les chants des fêtes de saint Thomas sont rarement présentés au public de manière aussi large.
Il y a au total près de 60 pièces dans l’office de ces deux fêtes, et le concert en présente environ 20. Le texte de ces pièces n’évoque pas du tout la théologie de saint Thomas d’Aquin (Docteur de l’Église), mais composent une image du saint pleine de respect, évoquant ses miracles et sa sagesse comme professeur, ainsi que sa béatitude alors qu’il entre dans la vie éternelle. Une joie certaine se donne à entendre dans l’office de la fête de la Translation de ses reliques, puisqu’enfin les frères dominicains purent recouvrer les restes de leur vénéré frère et saint, et les installer dans un de leurs couvents.
Du point de vue de la musique, la liturgie procède en faisant entendre successivement les 8 modes grégoriens (de I à VIII). Au moyen âge, la composition liturgique se situait à la frontière de la prière et de la tradition. Cet enracinement dans la tradition dominicaine se retrouve dans la liturgie des fêtes de saint Thomas d’Aquin. Les mélodies pour la fête de la Translation nous sont aussi connues par l’usage qui en est déjà fait dans l’office pour la fête de saint Dominique. L’utilisation d’une mélodie préexistante indiquait au moyen âge un profond respect pour cette musique et pour le saint auquel elle se rattachait. L’état d’esprit était tout à fait différent de notre monde actuel, car c’était alors un hommage que d’utiliser la même mélodie dans un nouveau contexte. De plus, dans certaines pièces de l’office de la saint Dominique, on retrouve des similarités avec des mélodies utilisées dans l’office pour la fête de Corpus Christi, dont les textes furent composés par saint Thomas d’Aquin. On peut ainsi dire que les mélodies, et donc les pièces de ces offices, sont doublement enracinées dans la tradition dominicaine.
Les concerts sont à Strasbourg, Église du Temple Neuf, mardi 17 mai, 20h30 et à Colmar, Église des Dominicains, mercredi 18 mai, 20h.
Texte: Hilkka-Liisa Vuori
Traduction française: fr. Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond, op
Image de couverture: Colmar, Bibliothèque municipale, Ms 310, f. 227v (Photo Marika Räsänen)